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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 06:50

Vous devez sûrement connaître cette histoire, mais, je la trouve tellement "jolie" que je voulais la raconter!

Il était une fois une jeune fille qui avait un talent incroyable pour le tissage.  Ses réalisations étaient superbes ; sa réputation s'établit.

 

 "Arachné faisant un filet", in De mulieribus claris, Boccace, XV, XVI°, BNF

 

Si bien qu'Athéna, qui se considérait comme étant la meilleure tisseuse ayant jamais existé, souhaita la défier dans un concours.

Les deux concurrentes se mirent à l'ouvrage. A l'issue de la confrontation, il parut évident que l'œuvre la plus sublime était celle d'Arachné. Athéna avait représenté les dieux dans leur magnifique Olympe... Arachné avait représenté Zeus entouré de toutes ses conquêtes...

 

Arachné, Rubens, 1637

 

Athéna, furieuse d'avoir été ainsi surpassée, déchira l'oeuvre d'Arachné. Cette dernière, humiliée et accablée, se réfugia dans sa chambre et s'y pendit.

 

Arachné, Caselli

 

Athéna l'y rejoignit et transforma Arachné en araignée pour qu'elle continue à tisser, comme ces petites laborieuses qui oeuvrent, chaque jour, dans les coins de nos maisons...

 

Tout ça pour vous présenter ce personnage qui sera présent dans un de mes prochains ouvrages...

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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 14:28

Aujourd'hui, pas d'histoire de brodeuse au sens propre, mais bien de deux fieffés gredins qui essaient de passer pour des tailleurs!

Pour ceux qui ne se souviennent plus du conte d'Andersen, vous pouvez regarder la petite video qui en donne une version...

 

 


 

 

 

... Ou suivre le lien qui vous mène au texte intégral : Les Habits neufs de l'empereur.

 

En voici un extrait ou deux:

 

"Il y a de longues années, vivait un empereur qui aimait plus que tout les habits neufs, qu'il dépensait tout son argent pour être bien habillé. Il ne se souciait pas de ses soldats, ni du théâtre, ni de ses promenades dans les bois, si ce n'était pour faire le montre de ses vêtements neufs. Il avait un costume pour chaque heure de chaque jour de la semaine et tandis qu'on dit habituellement d'un roi qu'il est au conseil, on disait toujours de lui: "L'empereur est dans sa garde-robe!"

Dans la grande ville où il habitait, la vie était gaie et chaque jour beaucoup d'étrangers arrivaient. Un jour, arrivèrent deux escrocs qui affirmèrent être tisserands et être capables de pouvoir tisser la plus belle étoffe que l'on pût imaginer. Non seulement les couleurs et le motif seraient exceptionnellement beaux, mais les vêtements qui en seraient confectionnés posséderaient l'étonnante propriété d'être invisibles aux yeux de ceux qui ne convenaient pas à leurs fonctions ou qui étaient simplement idiots. (...)"

 

The_Emperor-s_New_Clothes.jpg

Source : Les Contes d'Andersen

 

Vous imaginez bien que l'empereur s'est empressé de complimenter les tisserands pour leur magnifique travail!

 

Sous-le-dais.jpg

Source : La Recherche du bonheur



Et il a paradé dans toute la ville, dans sa tenue grotesque!

 

Mais la voix de la vérité se fit soudain entendre, sortant de la bouche d'un enfant:

"(...)"Mais il n'a pas d'habit du tout !", cria un petit enfant dans la foule.
"Entendez la voix de l'innocence!", dit le père; et chacun murmura à son voisin ce que l'enfant avait dit. (...)"

 

Et l'empereur dut poursuivre sa parade en toute connaissance de cause!

 

Tout ça pour dire qu'un habit, qu'on le porte ou pas, révèle beaucoup sur la condition et la nature d'un être humain...


Vous y penserez en choisissant vos vêtements demain?

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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 12:45
S'il est une brodeuse qui me touche, c'est bien la Dame de Shalott! Et ce, pour différentes raisons.
D'abord parce que son histoire appartient à la "matière de Bretagne", l'ensemble des écrits autour de la Table Ronde et de Camelot. Ensuite parce que le poème de Tennyson est magnifique. Et pour finir, parce que je suis en extase devant le tableau de Waterhouse que j'ai eu la chance de voir en "vrai" à la Tate à Londres.

Mais reprenons du début. Qui est cette Dame qui habite l'Ile de Shalott?
C'était une jeune femme ensorcelée, de grande beauté, qui vivait dans une tour. Elle ne pouvait regarder l'extérieur (Camelot) directement. Aussi, tout ce qu'elle connaissait du monde réel n'était que son reflet dans un grand miroir. Elle passait ses journées à tisser et broder.

Trapped, Melanie Delon, 2009
(Hommage paradoxal au voyage et à l'exploration avec des renvois aux oeuvres de Jules Verne dans toute l'image)



Un jour, son attention fut attirée à l'extérieur par le chant de Lancelot.


The Lady Of Shalott, William Maw Egley, 1858


Le miroir se brisa de part en part, sa toile se déchira: la malédiction se déployait. Alors, elle sortit de sa tour, et monta dans une barque qui dériva.

The Lady of Shalott, Henry Meynell Rheams

Et, lorsqu'on l'a retrouvée, elle était morte.

The Lady of Shalott, Grimshaw John Atkinson


Cette histoire date du Moyen Age. Lord Tennyson l'a reprise au XIX°, la rédigeant sous la forme d'un magnifique poème que les enfants apprennent à l'école en Grande Bretagne (Vous pouvez le trouver ici, et sa traduction, ici).  Loreena McKennitt a mis la version de 1842 du poème en musique, dans son album de 1991 The Visit:





L'histoire étant très connue et touchante, nombreux furent les peintres qui l'ont illustrée.
Et en premier lieu, John William Waterhouse, 1888. J'ai été émerveillée par le travail du quilt qui pend du bateau. Je vous assure que de près, ça ne ressemble à rien, juste des coups de pinceau très vifs, et, quand on prend un peu de recul, on découvre le motif et on a l'impression qu'on peut toucher vraiment du tissu, c'est incroyable!

The Lady of Shalott, Waterhouse, 1888

Waterhouse a été très inspiré puisqu'il a peint trois Lady of Shalott.

I am half-sick of shadows, said the Lady of Shalott, Waterhouse, 1916
(Le titre est extrait du poème de Tennyson, fin de la 2ème partie)

The Lady of Shalott looking at Lancelot, Waterhouse, 1894



The Lady of Shalott, John Sidney Meteyard, 1913



The Lady of Shalott, William Holman Hunt


The Lady of Shalott, Linda Garland, 1992


Vous remarquerez que, dans les oeuvres proposés ici, le miroir est toujours représenté sous forme circulaire (de même que la tapisserie des oeuvres de Waterhouse est, dans les 3 cas, 3 cercles), comme un signe d'emprisonnement sans fin.
Dans Trapped, The Lady of Shalott looking at Lancelot, The Lady of Shalott de William Holman Hunt et  The Lady of Shalott de Linda Garland, la tisseuse est prisonnière de ses fils, comme ceux de son destin tissés par la malédiction.
Dans I am half-sick of shadows, said the Lady of Shalott de Waterhouse et Trapped de Mélanie Delon, la dame, qui est pourtant devant le miroir, ne s'y reflète pas, comme si elle ne pouvait pas appartenir au monde réel.

J'espère que vous avez aimé ce petit voyage sur l'Ile de Shalott et que vous aurez une douce pensée pour cette petite dame que la mort, par l'intervention du chant de Lancelot, a délivrée de sa malédiction.


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25 juin 2009 4 25 /06 /juin /2009 13:31
...me jette le premier dé à coudre!
Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de la Belle au Bois Dormant (d'ailleurs, un de mes en cours lui est consacré, mais vous ne le verrez que dans 2 ans au mieux!!!).


Evy, la poète avait raison, La Belle au Bois Dormant est l'une des meilleures preuves que la couture est présente dans notre patrimoine littéraire.
Voyez plutôt:
" (...) Le rang de la vieille Fée étant venu, elle dit en branlant la tête, encore plus de dépit que de vieillesse, que la princesse se percerait la main d'un fuseau, et qu'elle en mourrait.

Ce terrible don fit frémir toute la compagnie, et il n'y eut personne qui ne pleurât.

Dans ce moment la jeune Fée sortit de derrière la tapisserie, et dit tout haut ces paroles :

« Rassurez-vous, Roi et Reine, votre fille n'en mourra pas : il est vrai que je n'ai pas assez de puissance pour défaire entièrement ce que mon ancienne a fait. La Princesse se percera la main d'un fuseau ; mais au lieu d'en mourir, elle tombera seulement dans un profond sommeil qui durera cent ans, au bout desquels le fils d'un Roi viendra la réveiller. »

Le Roi, pour tâcher d'éviter le malheur annoncé par la vieille, fit publier aussitôt un Edit, par lequel il défendait à tous de filer au fuseau, ni d'avoir des fuseaux chez soi sous peine de mort.

Au bout de quinze ou seize ans, le Roi et la Reine étant allés à une de leurs Maisons de plaisance, il arriva que la jeune Princesse courant un jour dans le Château, et montant de chambre en chambre, alla jusqu'au haut d'un donjon dans un petit galetas, où une bonne Vieille était seule à filer sa quenouille. Cette bonne femme n'avait point entendu parler des défenses que le Roi avait faites de filer au fuseau.

« Que faites-vous là, ma bonne femme ? dit la Princesse.

- Je file, ma belle enfant, lui répondit la vieille qui ne la connaissait pas.

- Ha ! que cela est joli, reprit la Princesse, comment faites-vous ? Donnez-moi que je voie si j'en ferais bien autant. »

Elle n'eut pas plus tôt pris le fuseau, que comme elle était fort vive, un peu étourdie, et que d'ailleurs l'Arrêt des Fées l'ordonnait ainsi, elle s'en perça la main, et tomba évanouie. (...)"

"La Belle au Bois Dormant" in Contes de ma Mère l'Oye, CHarles Perrault, 1697. Pour le texte complet, cliquez ici.


Et comme tout texte marquant des générations de petites filles, il a inspiré beaucoup d'artistes dans la musique, comme Tchaïkovsky...



...ou le dessin avant ou après Walt Disney!


La Belle au Bois Dormant de Walt Disney


Et en premier lieu Gustave Doré: la plupart des éditions du texte originel de Perrault sont illustrées par ses gravures

La Belle au Bois Dormant s'apprêtant à se piquer à la quenouille

Gustave Doré pour "La Belle au Bois Dormant" in Les Contes de Perrault, Paris, Jules Hetzel, 1862, gravure sur bois (24,2 X 19,4 cm)


Certains ont montré la rencontre fatale:

Sleeping beauty, Edmund Dulac

Sir Arthur Quiller-Couch. The Sleeping Beauty and Other Tales From the Old French.

Edmund Dulac, illustrator. New York Hodder & Stoughton, 1910.



Sleeping beauty, Millicent Sowerby
Githa Sowerby,  Grimm's Fairy Tales.
Millicent Sowerby, illustrator. London: Grant Richards, 1909.


Fairy Tales, Margaret Tarrant 
London Ward Lock & Co., 1915.


Certains ont même envoyé BAB chez les Grecs voir si eux aussi ont des fuseaux:

Sleeping Beauty, Walter Crane

The Bluebeard Picture Book. London George Routledge and Sons, 1875.


D'autres ont présenté BAB, allongée sur son lit, le mal déjà fait. Parfois, un rouet traîne dans le coin, souvenir de la piqûre funeste:

Sleeping Beauty

Scott Gustafson

Vous apprécierez au passage le travail remarquable de l'araignée qui a réalisé une toile superbe en dupliquant le rouet!


Parfois, la peinture semble être elle-même une broderie.

Sleeping Beauty, Herbert Cole

Ernest Rhys, Fairy Gold A Book of Old English Fairy Tales.

Herbert Cole, illustrator. London J. M. Dent & Sons, [1906].


Et enfin, certains peintres se sont adjoint les talents d'amis auteurs pour raconter l'histoire:


The Rose Bower
(1890)
Edward Coley Burne-Jones


The Rose Bower
Here lies the hoarded love the key
To all the treasure that shall be.
Come, fated hand, the gift to take
And smite the sleeping world awake.

(William Morris)

 

La Tonnelle de roses

Ci gît l'amour amassé, la clef

De tous les trésors à venir.

Viens, main fatale, cadeau offert

D'un coup réveiller le monde endormi.

 

J'espère que cette Belle au Bois Dormant vous aura fait rêver quelques instants...


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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 10:54
Moi, j'adore les belles histoires. Je ne sais pas si c'est pour cette raison que je suis prof de français ou si j'aime cette matière parce que j'aime qu'on me raconte des histoires (enfin, ça dépend qui!) et vice versa... enfin, bref, les belles princesses (au fait, ma spécialité, c'est la littérature médiévale) qui brodent, à la lumière de leur lucarne, attendant que leur amoureux revienne des croisades (tu m'étonnes qu'elles avaient du temps pour coudre!), ça me plaît beaucoup! Alors, j'avais envie de vous emmener, de temps en temps, sur mon terrain des rêveries, et vous présenter mes chères brodeuses dans la littérature ou la peinture.

Et, pour vous prouver que la couture est au centre de notre éducation, je voulais commencer par Blanche Neige (c'est bien une princesse, je vous avais pas menti!).

On connaît toutes la version Walt Disney!

Blanche Neige de Walt Disney

Voici comment la maman de Blanche Neige a imaginé sa fille avant sa naissance, selon les frères Grimm: «Cela se passait en plein hiver et les flocons de neige tombaient du ciel comme un duvet léger. Une reine était assise à sa fenêtre encadrée de bois d'ébène et cousait. Tout en tirant l'aiguille, elle regardait voler les blancs flocons. Elle se piqua au doigt et trois gouttes de sang tombèrent sur la neige. Ce rouge sur ce blanc faisait si bel effet qu'elle se dit: Si seulement j'avais un enfant aussi blanc que la neige, aussi rose que le sang, aussi noir que le bois de ma fenêtre ! Peu de temps après, une fille lui naquit; elle était blanche comme neige, rose comme sang et ses cheveux étaient noirs comme de l'ébène. On l'appela Blanche-Neige. »

Si vous voulez lire la suite, c'est ici.

Avant de naître, Blanche Neige existait déjà dans l'imaginaire de sa maman, créée d'une piqûre d'aiguille...
Joli, non?

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